Jean Narivony à l'école FJKM de Fénérive-Est

    

Jean Narivony aimait son métier d'enseignant et le pratiquait avec beaucoup de talent. On peut dire qu'il avait cela dans les veines. Il faisait son travail avec beaucoup de volonté, d'humilité et d'amour.

En 1930, il rejoignit son poste à Fénérive-Est. Le voyage était rocambolesque. Si l'étape Tananarive-Tamatave était relativement sans histoire en train, rejoindre Fénérive depuis Tamatave n'était pas facile. Il loua une bicyclette pour porter son bébé et quelques affaires tandis que sa femme soit était à pied soit se faisait porter en « filanjana ». A l'époque, les traversés des rivières en barque étaient fréquentes.

 

Il était le seul instituteur de son école pendant vingt ans. Il assurait plusieurs classes: CP1, CP2, CE1, CE2. En 1930, il y avait 87 élèves.En 1955, leur nombre avait atteint 252 alors que la superficie des locaux n'a pas augmenté. Il avait droit de temps en temps à un suppléant; mais la situation n'était pas durable.

 

Son objectif était de former ses élèves pour entrer à l'école régionale MPF ou à l'école régionale publique qui formait des fonctionnaires. De nombreux anciens élèves de Fénérive-Est ont fait partie de ces écoles et certains sont devenus de hauts fonctionnaires.

 

L'école missionnaire n'était pas autorisée à ouvrir une classe « cours moyen ». Jean Narivony dispensait gratuitement en dehors des heures de classe, un « cours spécial » ( c'était le terme qu'il a utilisé pour désigné l'équivalent du cours moyen ). Dans son agenda, il a spécifié un jour la correction de 590 devoirs.

En plus de l'enseignement obligatoire et officiel, Jean Narivony préparait les élèves au « concours général » organisé par le MPF sur toute l'île. Fénérive-Est était d'ailleurs bien placé dans le classement dans ce concours.

Par ailleurs, l'école missionnaire participait au concours annuel réservé au « sekoly alahady » (école du dimanche) qui avait lieu à Tamatave. Là aussi, un certain nombre d'élèves avaient réussi à décrocher le certificat obtenu à l'issu de concours.

 

Le CEPE était aussi reservé aux élèves de l'école européenne. Jean Narivony avait alors décidé une année, d'envoyer en candidature libre à Tamatave trois élèves dont sa fille aînée. Il s'agissait pour lui de relever un défi et de faire un pari. Voici les résultats:

-une élève était recalée à l'écriture

-une autre avait obtenu l'écrit mais avait échoué

-sa fille aînée a eu le CEPE avec succès

Cette première tentative au CEPE a ouvert la voie aux candidats d'école dirigé par Jean Narivony. Sa fille cadette (la mère de Gothlieb) était classée majore de la promotion. A l'époque, on sortait les résultats avec un classement. Or, comme c'était l'époque coloniale, le Directeur de l'école européenne lui demanda discrètement de mettre un français à la place de l'élève major.

En tout cas, c'était la preuve que son école, avec un bon niveau, était capable de suivre, un enseignement en malgache et en français.

Ce résultat n'était pas étonnant car il était très à l'aise dans la langue française. Il faisait la prédication en français pendant les fêtes de Jeanne d'Arc ou le jour de la commémoration de l'Armistice. Pour l'une de ces occasions, l'Admnistrateur colonial venait assister au culte. Pour la circonstance, il préparait aussi le discours du gouverneur. (Source: selon le souvenir rapporté par Ravoniarisoa Vohangy, sa fille aînée).

                                                          
                                      

 

                   


 




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